
Cela fait (presque) 1 an que je me suis fait opéré l'oeil
gauche de la myopie par Damien ( que j'avais interviewé ici)
Plusieurs personnes m'ont demandé depuis si j'étais satisfait d'avoir pris cette décision mûrement réflechie pendant 3 ans
Il est maintenant temps de faire un bilan.
(Mon profil pré-op se trouve en bas de billet)
1°) Pourquoi se faire opérer d'un seul oeil ?
Je me suis longtemps posé cette question qui peut paraître
baroque à certains. La réponse est apparue finalement évidente dans mon cas.
J'ai tout d'abord étudié les conséquences d'une opération bi-occulaire.
1ere solution : l'opération les 2 yeux « plano », c'est à dire à 100% en vision de loin
Avantage : voir de loin sans lunettes en stéréoscopie
Inconvénients:
- port de lunettes de près, demi-lunes ou progressives à partir de 45-50 ans en raison la presbytie quasi-inévitable à cet âge.Quitter des lunettes de loin pour porter des lunettes de près (demi_lune ou Varilux) dans 5-10 ans : non merci
- risques inhérents à l'opération sur le 2° oeil.
2° solution : monovision, c'est à dire opération
d'un oeil (généralement l'oeil directeur) à 100% pour y voir de loin
de l'autre avec sous-correction de -0,5D environ
Avantage : vision de loin et vision de près sans lunettes pendant encore 10 à 15 ans
Inconvénients :
- pas de vision stéréoscopique à 100%
- perspectives incertaines de porter des lentilles dans des conditions confortables et simples
- pas de bénéfice de conserver une importante profondeur de champ pour la vision de près conséquente de la myopie
- risques inhérent à l'opération sur le 2° oeil
La somme des inconvénients étant pour moi supérieure aux avantages induits, j'ai finalement décidé, après discussion avec Damien Gatinel, de ne me faire opérer que d'un oeil(le gauche, directeur chez moi). L'OD serait corrigé la plupart du temps par une lentille Acuvue Advance 15 jours, très confortable ou Focus Daily.
Avec cette solution :
- j'ai pu tester le lasik sur un oeil (on n'a que 2 yeux...)
- je peux évoluer normalement sans lunettes et bénéficier d'une ouverture de champ maximale
- en condition extrême,je peux survivre même suite à une perte de lunette ou de lentilles (alpinisme, naufrage par exemple). Cette perspective de ne pas disposer de correction dans ces moment là-peu fréquents j'en conviens, m'a souvent hanté.
- Je conserve la contrainte de porter une lentille
- Une baisse de la vision de loin serait un peu déceptive puisque je ne pourrai plus me débrouiller sans lunettes
- je pourrai normalement lire toute ma vie sans correction (quoique dans mon cas, la lecture prolongée nécessite des lunettes pour un meilleur confort : à distance intermédiaire, il y a conflit d'adaptation entre l'oeil emmétrope et l'oeil myope)
- je me garde toujours le loisir d'opérer le second oeil, le jour où je ne pourrai plus supporter les lentilles.
2°) Evaluation quantitative
- vision de loin ( seul indicateur mesuré par les ophtalmos en post-op pour évaluer le succès de l'opération) De l'ordre de 12 à 15/10°, donc très satisfaisant
- perte de profondeur de champ =>l'image est plus « plate » et la vision
de TRES près est moins bonne que pour l'oeil non-opéré corrigé.
3°) Evaluation qualitative
- très légère baisse de la colorimétrie, que je peux évaluer grâce à une comparaison avec l'oeil non opéré, corrigé avec une lentille Acuvue Advance. Les couleurs sont un peu moins « éclatantes ». Nouvel avantage ici à l'opération mono-occulaire, puisque le cerveau ne va retenir que les meilleures couleurs
- Baisse de la vision nocturne.
Conclusion
Les légers inconvénients liés à l'opération ne me fontaucunement regretter l'opération à ce stade, car elle m'offre l'indépendance. Le caractère mono-occulaire m'offre la souplesse de la correction pour l'avenir.
Seule crainte : régression de l'oeil opéré en vision de loin.
PS :Je serais curieux d'en savoir plus sur l'état de la recherche réfractive dans les domaines suivants (si vous travaillez sur ces sujets,n'hésitez pas à commenter ou me dropper un mail) :
- lasik personnalisé établi à partir de plusieurs longueurs d'onde (et non une seule comme ce qui semble être le cas actuellement),
- traitements de surface (évoluion de l'épi-lasik par exemple)
- mesures quantitatives post-op des aspects dits « qualitatifs » de la visio (contrastes, colorimétrie,vision nocturne),
- évolution de la vision de loin sur un panel de patients myopes opérés.
Pré-op :OG : -3,50 D(-0,50), OD ! -1,75D (-0,50) (le nombre entre parenthèses mesure le degré d'astigmatie)
Post-op :OG : amétropie, OD: inchangé
Lire aussi : lasik J-1, lasik J+1
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